Avoir « la tête dans les étoiles », voila une image qui semble heureuse, qui nous emmène sur des chemins peuplés de rêves, de lucioles brillantes et interstellaires qui nous font voyager. Mais aujourd’hui, cela peut être dangereux, car avoir la tête dans les étoiles c’est le risque de se prendre un bout de satellite mort dans l’oeil ou une antenne égarée qui vient se ficher dans l’oreille.
Blague à part, cette métaphore est là pour illustrer ce que l’ESA exprime en chiffre. L’organisation européenne estime qu’il y a 32 480 débris en orbite autour de la Terre qui sont suivis par les réseaux de surveillance de l’espace et plus de 130 millions d’objets actuellement introuvables dont la taille varie de 1 mm à plus de 10 cm.
Ces débris spatiaux polluent non seulement notre fragile environnement proche de la Terre, mais ils représentent également un risque critique pour les satellites actifs qui peuvent (et ont déjà) été détruits lors de collisions à grande vitesse avec ces débris.
C’est une des raisons, cette notion de proprété de l’espace, qui a permis à ClearSpace de gagner l’appel d’offre de l’Union Européeenne en 2020 et de développer son projet de créer une solution technologique qui va remédier à ce problème.
Mission propreté de l’espace : Démarrage 2026
Dans cette perspective qui se rapproche, ClearSpace accélère ses opérations en prévision du lancement de la première mission de nettoyer les débris spatiaux au monde, ClearSpace-1, dont le lancement est prévu en 2026.
La société a récemment annoncé une collaboration en matière de prolongation de la durée de vie des satellites avec l’opérateur de télécommunications par satellite Intelsat, en s’appuyant sur la technologie développée dans le cadre de la mission ClearSpace-1 de 110 millions d’euros pour l’élimination des débris spatiaux, obtenue de l’Agence spatiale européenne (ESA) en 2020.
ClearSpace-1, qui bénéficie du soutien d’Omega en tant que partenaire Elite, sera la première des nombreuses missions que ClearSpace prévoit d’effectuer sur des orbites basses et géostationnaires.
L’industrie spatiale: Un marché qui devrait atteindre 1 000 milliards USD de revenus annuels d’ici 2040 (Source Citigroup).
Le marché spatial mondial est en plein essor, grâce à l’intérêt stratégique et commercial des gouvernements, aux innovations technologiques qui ouvrent de nouveaux marchés au secteur privé et à la réduction des coûts de lancement des satellites. En décembre 2022, par exemple, le satellite SWOT (Surface Water Ocean Topography) a été lancé grâce à une fusée SpaceX. Il est l’atout majeur de la première mission spatiale qui va recenser les stocks d’eau douce à l’échelle mondiale. La mission de ce satellite permettra également de mieux comprendre les dynamiques océaniques. Ses données seront essentielles pour nous permettre de mieux nous adapter et de mieux comprendre le changement climatique et ses conséquences sur notre planète.
On comprend qu’il faut que les trajectoires de ces satellites soit sécurisées et débarrassées des débris dangereux, quand on découvre dans notre actualité que la France vient de connaitre 31 jours sans pluie et égale le record de 2020.
Un nouveau tour de table pour le développement de ClearSpace
Ainsi dans la perspective d’accélérer le déploiement de sa technologie pour une utilisation durable de l’espace, ClearSpace, leader Suisse de la maintenance en orbite et de l’élimination active des débris spatiaux, a effectué un nouveau tour de financement de série A de 26,7 millions d’euros, annoncé en janvier 2023.
La première mission de nettoyer l’espace de ses débris spatiaux au monde, ClearSpace-1, a en effet un lancement prévu en 2026.
Ce nouveau tour de table réunit une équipe internationale d’investisseurs en capital-risque, dirigée par OTB Ventures, soutenu par le Fonds européen d’investissement dans le cadre du programme InvestEU et Swisscom Ventures, avec la participation du Luxembourg Future Fund, de Lakestar, d’In-Q-Tel, d’Happiness Capital et de 600 T Space Investments. Dans le cadre de ce financement, ClearSpace établit une présence opérationnelle au Luxembourg qui bénéficiera de l’intérêt marqué pour l’espace et les satellites dans ce pays.
Fondée en 2018, ClearSpace à la tête dans les étoiles, mais aussi les pieds sur terre
ClearSpace a été fondée dans le but de rendre les opérations spatiales plus durables. L’entreprise développe des technologies et des services nécessaires pour prolonger la vie des satellites actifs, par exemple lorsqu’ils sont à court de carburant, et pour les retirer de l’orbite en toute sécurité lorsqu’ils ont atteint leur fin de vie. Ces services sont essentiels pour maximiser la valeur des actifs spatiaux et pour prévenir l’accumulation dangereuse de débris spatiaux.
Les cofondateurs de ClearSpace, Luc Piguet, PDG, et Muriel Richard-Noca, directrice technique, ont déclaré : « Nous avons créé cette entreprise il y a quatre ans dans le but de rendre les opérations spatiales durables et nous sommes ravis d’être rejoints dans notre aventure par nos nouveaux partenaires investisseurs. Le marché se développe maintenant, beaucoup plus rapidement que nous l’avions prévu, et nous sommes impatients d’accélérer nos activités pour répondre aux besoins urgents de la durabilité spatiale.«
Pour ce tour de table, ClearSpace a été conseillé par Silverpeak LLP (financier) et Niederer Kraft Frey Ltd/Tavernier Tschanz (juridique).
Il est de ce fait assez logique et mérité de retrouver Luc Piguet, devant les étudiants de l’EPFL, en février 2023, pour leur parler de son expérience professionnelle, de l’entrepreneuriat et discuter autour de sujets comme; lancer et faire financer son idée depuis l’Ecole Fédérale Polytechnique.