Face aux enjeux liés aux transitions climatique et numérique on est souvent séduit et quelque part rassurés par ce que l’innovation dans le secteur de la Foodtech peut apporter comme solutions et nous aider à repenser à la fois notre manière de produire et de consommer.
Dans le domaine de l’agroalimentaire, il est urgent d’agir
Le monde de la mode fait désormais des efforts importants, pour modifier ses process et limiter les impacts négatifs de sa production, liés notamment à l’utilisation excessive de ressources naturelles, comme l’eau par exemple. C’est en effet une industrie lourde et il reste beaucoup à faire. On peut déjà noter par exemple, le développement de l’upcycling, l’essor des ventes des vêtements de seconde main et l’utilisation de stock de tissus dormants, qui ne nécessitent plus d’en produire de nouveau pour proposer de nouveaux modèles. Mais ce secteur se met aussi désormais à utiliser les déchets alimentaires pour la production de fil, comme le fait Pyratex ou d’autres innovation comme celle que propose Ocean Safe, sur laquelle je reviendrais prochainement.
En ce qui concerne l’agriculture, il y là aussi une tendance en progression qui consiste à imaginer des processus pour limiter le gaspillage alimentaire et cela est d’autant plus important que l’on touche là à l’alimentation, un besoin encore plus vital, que celui qui consiste à s’habiller.
Proseed, la start-up valaisanne qui améliore la gestion des déchets dans l’industrie alimentaire.
La start-up du Valais ProSeed qui a été fondée en 2021 a constaté que chaque année, en Suisse, plus de 80’000 tonnes de malt d’orge, utilisé dans la fabrication de la bière, sont gaspillées alors que les résidus de cette céréale sont encore naturellement riche en protéines et peuvent être consommés.
ProSeed veut contribuer à rendre le système alimentaire plus durable en produisant de nouveaux ingrédients de qualité en traitant ces résidus de malte d’orge issues du brassage de la bière. Au moyen de son approche circulaire, la start-up crée de nouveaux ingrédients sans terre à cultiver. «La drèche de malt contient encore naturellement 20 % de protéines. Grâce à notre processus, notre ingrédient peut se substituer à une partie de la farine», explique Giulia Lécureux, cofondatrice de ProSeed. Produit localement, cet ingrédient est riche en protéines, en fibres et pauvre en glucides. Il peut être intégré dans diverses recettes, comme la fabrication du pain, tout en conservant sa qualité nutritionnelle et sa saveur.
La start-up propose ainsi un concentré protéiné à base de malt d’orge à destination du secteur de la boulangerie. Mais elle a déjà réfléchi à la décliner en étudiant d’autres déchets comme ceux issus de la transformation des pommes.
Voir l’article de l’illustré consacré à la start-up et l’info sur le site de la Vaudoise.
La start-up avait séduit le jury de GENILEM en novembre 2021, lors de la finale du concours «Prêt? Partez, Pitch!» et remporté le premier prix. Un nouvel Opus de ce concours vient d’ailleurs de se dérouler à Genève.
Upgrain s’était signalée au Start-Summit de 2021 en proposant également une solution pour exploiter les déchets alimentaire issus du brassage de la bière
La start-up avait participé au Start Summit de 2021. Elle y avait gagné un prix en montrant un process d’upcycling à partir des grains d’orge, issus donc du brassage de la bière. Une solution durable et respectueuse des ressources pour répondre à la demande sans cesse croissante en nutriments d’origine végétale. En d’autres termes, elle « sauve » les grains d’orge du processus de brassage pour en faire des produits à base de protéines et de fibres de haute qualité destinés aux applications les plus diverses de l’industrie alimentaire. Elle favorise ainsi la transition vers un écosystème alimentaire durable.
Le Sictic compte bien faire avancer le secteur de la Foodtech
Il est à noter que dans le cadre de son développement en 2023, SICTIC s’étend à de nouvelles verticales pour offrir aux investisseurs de nouvelles opportunités d’investissement et de nouvelles saveurs !
Et c’est justement la Foodtech qui est choisie pour cela. Leur premier événement, consacré à cette thématique se déroulera le 9 mars. Il est co-organisé avec la Swiss Food and Nutrition Valley, Alphorn Ventures et Crowdfoods. Ce type d’événement, la page d’inscription est là, est plutôt destiné aux investisseurs. Mais la liste des startups qui seront présentées est connue.
En France, la ferme digitale veut féderer le monde de l’Agtech, de la Foodtech et promouvoir la ferme 4.0
La Ferme Digitale était présente bien sûr au Salon International de l’Agriculture de Paris. Après une 1e édition 2016 réussie, elle avait proposé un stand agrandit à 200m2 en 2017 pour mieux accueillir ses visiteurs et sa dizaine de startups. En 2023 c’est une trentaine de ses jeunes pousses qui prônent une agriculture performante, durable et citoyenne, qui ont portés ensemble la voix de l’innovation agricole et alimentaire au Salon International de l’Agriculture de la Porte de Versailles à Paris, du 25 février au 05mars.
Parmi cette cohorte, un tiers des startups présentes, exposent pour la première fois sur un stand qui comptabilise près de 800 m en plein coeur du salon. Une manière de découvrir ce qu’est la nouvelle agriculture et d’avoir des réponses aux questions que nous nous posons en terme de souveraineté alimentaire et de pouvoir d’achat.
L’espace couvrait 9 univers différents : AgTech, BioTech, FoodTech, Robotique, Carbone WoodTech, Vertical Farming, Média et Ecoles !
Découvrez la liste des exposants et des startups.
L’alimentation est un sujet qui s’intègre dans notre quotidien. Il est légitimenent évoqué au cours de cette semaine, durant laquelle le Salon de l’agriculture a du fermer ses portes plus tôt, lors d’une journée qui a vu une soudaine affluence incontrôlable. En terme d’avenir concernant notre futur système de production alimentaire, 2 ouvrages ont été présentés et peuvent enrichir la réflexion de chacun.