Ce nom japonais ne vous dit peut être pas grand chose, pourtant c’est celui d’une startup suisse qui a plus de 100 clients, est implantée aux Etats Unis (à San Francisco précisément) et gagne de l’argent. Que fait elle ? des QRCode, supports interactifs de campagnes de communication, ou d’actions promotionnelles sous forme de coupons de réduction. Kaywa, ce nom signifie « discussion » en japonais. J’ai pu la rencontrer en marge d’une visite de la Silicon Valley en compagnie des startups suisses lauréates du Swisscom Startup Challenge.
La Silicon Valley, une expérience irremplacable
Même lorsque l’on développe un service connu (le QRCode existe depuis près de 10 ans), venir dans la Silicon Valley a du sens. Le fait d’être au coeur de cette région high tech permet de trouver plus vite les solutions qui vont permettre d’améliorer le produit, de le rendre original (le design des QRCode de Kaywa est très évolué) et d’offrir un service de meilleure qualité (notamment dans la connaissance des datas et des statistiques) que la concurrence.
Un écosystème performant
C’est au 15ème étage d’un immeuble moderne au coeur de San Francisco, dans les locaux de l’incubateur RocketSpace, que la jeune startup s’est installée sous la responsabilité de son chef de projet Charlotte Gubler qui fut une guide charmante, attentionnée et très professionnelle. Après quelques aventures avec l’ascenseur ( Google ne fait pas des ascenseurs ? dommage, car il y a des choses à faire pour améliorer ce service ;), j’ai pu visiter les locaux de RocketSpace, discuter avec Brennan Angel ( un nom prédestiné pour travailler chez un incubateur 😉 et comprendre comment avec une telle structure la vitesse de progression d’une startup peut être décuplée. Une équipe brésilienne occupait un espace important sur le même plateau, reflétant le fait que ce pays est « hype » actuellement dans le domaine des nouvelles technologies. Swissnex vient d’ouvrir un bureau là bas, sous la direction de Gioia Deucher qui a donc abandonné San Francisco. On verra sans doute plus clair sur la réalité de cette tendance après le mondial 2014.
Au coté de Kaywa, une autre startup lance un service de cartographie très userfriendy. La discussion s’engage naturellement avec Jack Gonzalez, créateur espagnol, né à Paris et lançant son entreprise dans la Silicon Valley. On découvre en quelques minutes des fonctions intéressantes, on échange nos cartes et on sait que ce que l’on vient de voir va pouvoir faire évoluer le format du blog que vous êtes entrain de lire (peut être ;). Amap.to, tel est son nom. La nouvelle release est pour dans 15 jours. Mettez l’adresse en favori, tout comme celle de Kaywa bien sûr !
Kaywa une solution efficace pour dynamiser la relation client
Les solutions de Kaywa sont pertinentes quand une entreprise veut dynamiser sa relation client et développer ses ventes. Le service QRCode de Kaywa permet de créer rapidement et facilement des coupons de réductions et d’être actif sur internet, sur Facebook et sur tout les supports online ou offline que vous souhaitez utiliser. Le QRCode prend plusieurs formes graphiques, s’adapte à l’image de l’entreprise et devient une vraie oeuvre d’art. On soulignera également la présence d’un chat sur le site web de l’entreprise, solution souvent employée par des sociétés plus importantes. Je vous rappelle qu’ils sont 2 . C’est dire le sens du client et la cohérence avec le nom de l’entreprise ( Kaywa=discussion). Au delà du QRcode la plateforme permet d’obtenir des statistiques détaillées par actions et par supports.
Une progression régulière qui ressemble au rêve américain
Après une première étape de découverte grâce aux services du Swissnex de San Francisco, elle s’est lancée seule sur le marché américain. Hébergée dorénavant chez RocketSpace, elle a pu avancer dans son projet, en recrutant son premier employé américain et en continuant à développer sa clientèle. Ce projet audacieux fait par Kaywa porte ses fruits quand on voit leurs résultats et le nombre de clients américains qu’ils ont actuellement. Leurs cibles sont les agences de com et les services marketing des grandes sociétés. Les leads proviennent principalement des adwords gérés directement par la startup. La société a été créée à Zurich ou travaille une équipe de 5 personnes, alors qu’une autre équipe composée de développeurs est installée en Serbie. A terme l’objectif est que toute la partie européenne de la société vienne en Californie. Les projets s’envisagent assez sereinement car cette société est sur un marché existant (pas besoin de le créer puisque le produit n’est pas révolutionnaire) ce qui n’empêche pas de faire évoluer son business model lorsque celui-ci est confronté à la réalité américaine du marché. On peut aussi constater que lors des discussions il ressort que s’il n’y a pas de meilleure place pour faire évoluer sa vie professionnelle, coté vie privée c’est pas forcément aussi évident.
Un networking toujours aussi efficace
Cette expérience à une petite échelle montre que le networking à l’américaine fait gagner du temps et crée des opportunités. Mais cela ne s’arrête pas là. Comme le montre l’expérience de Kaywa, le feedback des clients, la facilité du marché américain d’ajuster les équipes en fonction de la croissance de la société sont aussi des facteurs positifs. Mais attention cela fonctionne dans les 2 sens. Comme un ascenseur, cela monte et cela descend ;).
Cette liberté d’entreprendre peut faire peur, mais offre d’intèressantes possibilités. Etre chez RocketSpace qui accueille chaque semaine de nouvelles startups, car ils ont la volonté de devenir le plus gros incubateur des USA, est un facteur dynamisant. Il y a au sein de l’incubateur des espaces dédié à des grands sociétés (Microsoft, Lego, sont présents ) ce qui permet de rencontrer très vite des acteurs professionnels majeurs. Juriste, financier, PR, RH, autant d’experts qui viennent régulièrement voir les startups et présenter leurs services pour faire grandir ces jeunes pousses. Chez Kaywa le besoin de financement n’est pas un besoin crucial. Leur activité est rentable. Mais s’ils ont un bon fit avec un VC, ils pourront choisir de grandir plus vite.
RocketSpace a une approche très cool. Facile d’approche. Ils ont un business model similaire à celui du CIC de Boston, avec des M2 à disposition et l’ organisation d’événements avec des experts. Ils ne prennent pas de part dans le capital des startups. Il n’y a pas de programme qui obligent les startups à quitter les lieux après un certain délai. La liberté est totale pour les VC qui sont libres de choisir les startups qui les intéressent.
J’ai eu la chance de pouvoir travailler une partie de l’après midi dans cet espace. Calme, concentration (sauf pour le café qui est toujours aussi peut expresso que possible pour un européen ;), wifi et discussion à voix basse. On se doute malgré tout que quand toutes les tables seront occupées cela pourra nuire à la concentration.
Une très bonne expérience de ce que le marché américain peut proposer comme ambiance à la fois décontractée mais professionnelle.