Ce fameux accessoire, le masque, n’arrête pas de faire parler de lui. Il génère une forte pollution, arrache les oreilles et cache les expressions du visage, ce qui donne l’impression d’augmenter la distanciation sociale même sans s’éloigner.
Coté matière, en entend parler du plastique pour les masques jetables ou de tissu, pour les masques grands publics qui eux peuvent être assorti à la tenue vestimentaire du jour. Oui, mais derrière ces matériaux, le sourire, voire d’ailleurs aussi la langue, restent toujours cachés. Et si on arrivait à faire un masque transparent, qui bien sûr n’utiliserait pas un film plastique?
C’est une solution sur laquelle 2 centres de recherches suisse ont commencé à travailler. Le Centre EssentialTech de l’EPFL et l’Empa, (Centre fédéral suisse de science des matériaux). Ils ont réfléchit à un masque chirurgical entièrement transparent dont les prototypes existent désormais et pour lequel on envisage même une prochaine industrialisation à grande échelle.
L’idée a germé dans l’esprit des fondateurs qui ont eu du nez, si je puis dire, de travailler sur cette hypothèse, lorsqu’ils ont été confronté à la difficulté, dans le monde médical d’échanger avec des patients quand la moitié du visage est cachée. En effet expression et sons se retrouvent masqués par cette protection et pour certaines catégories de la population – comme les enfants, les personnes âgées et les malentendants – les masques deviennent un obstacle majeur à la communication.
Transparent, résistant et écologique, avec juste le bon niveau de porosité
L’équipe qui a travaillé sur le projet a créé une start-up appelée HMCARE pour commercialiser ce nouveau masque et a déjà récolté 1 million de francs pour développer le processus de fabrication. « Notre matériau est fabriqué à 99% à partir d’un dérivé de la biomasse, et nous continuerons à y travailler jusqu’à ce qu’il soit complètement écologique« , explique M. Pelet le CEO. Ces masques transparents seront jetables, comme les masques chirurgicaux existants. Ils seront conçu d’une matière recyclable ou biodégradable, fine membrane faite d’un polymère spécialement conçu pour cette application. Appelés HelloMasks, ces masques transparents sont destinés à remplacer les masques verts ou blancs à trois couches. Ils sont avant tout destinés au professionnels de la santé pour rendre le contact entre les soignants et les patients moins impersonnel. Mais on le sait, ces innovations se retrouvent souvent assez vite disponibles pour le plus grand nombre.

Une startup Suisse et une chaine de production locale pour lancer le projet.
HMCARE a donc été créée pour pour commercialiser cette innovation. La société est prête à développer le procédé industriel. Des discussions sont en cours pour un lancement commercial prévu début 2021. La technique utilisée, l’électrofilage, est courante : elle utilise une force électrique pour étirer des filaments de polymère. Un temps envisagé en Chine, ce qui là n’est pas très innovant, des solutions se dessinent pour permettre une production sur le territoire helvétique. Découvrez ce que l’EPFL et L’EMPA présentent de leurs démarches.
Le masque fait débat et ce n’est pas fini
Source de pollution, enjeu sans fin des politiques français ou personne ne sait si cet accessoire est nécessaire ou pas, je parle des masques grands publics, enjeu économique par la territorialité de sa production, personne ne sait trop sur quel pied danser en attendant qu’une éventuelle seconde vague vienne clouer le bec à tout le monde.
Le masque a été le sujet d’un café des Sciences organisé sur zoom par Swissnex China entre la Suisse et la Chine ( à revoir ici ) . Un public nombreux s’est rassemblé en ligne pour en apprendre davantage sur la technologie de pointe des masques faciaux, les dernières innovations et le projet suisse #ReMask (dans le cadre de la Task Force scientifique nationale suisse COVID-19). Plusieurs questions ont été posées, notamment sur le revêtement anti-viral de la couche non tissée, le cuir et sa résistance à la chaleur, le degré de transparence, la manière de recycler/réutiliser les masques et la disponibilité sur le marché chinois. Parmi les intervenant il y avait le professeur Rossi de l’EMPA.

Ce morceau de plastique/tissu entrera t’il définitivement dans nos habitudes ou sera t’il abandonné lorsque les grosses chaleurs se répéteront ? En attendant il renforce déjà les gestes barrières.
D’une manière plus anecdotique, mais toujours avec ce souci d’une recherche technique, la Suisse aime bien proposer des produits évolués. Ceux de masquesuisse.ch bien identitaire du pays du Gruyère, je ne sais pas s’il peuvent être aussi utile qu’un brassard Presse lors d’une manifestation, présentent un assemblage de polyester et de coton en 2 couches, avec un filtre qui se glisse entre ces 2 matières précitées sur lequel on a pu déposer un peu d’huile essentielle fournie. Là aussi, on atteint le top !
