Dans l’Agenda des dirigeant.e.s politiques et économiques mondiaux, l’IA apparait en première place puisque l’Europe se penchait sur le sujet en ce mois de décembre. Au bout de trois jours de négociations intenses un accord sur des règles régissant les systèmes d’intelligence artificielle, incluant IA générative, semble prendre forme, même si le diable se cache dans les détails.
Si l’Europe s’organise en 3 jours alors que Sam Altmann a perdu et repris sa place en 5, c’est qu’on est pas si mauvais finalement. Mais bon, ce n’est qu’une étape pour faire face à un enjeu qui va bouleverser notre existence professionnelle, mais pas que.
l‘EPFL, elle, n’a pas attendu les politiques et à déjà installé au bord du lac Léman un nouveau centre qui va se concentrer sur la manière dont une IA sûre et efficace peut faire progresser l’innovation technologique au profit de tous les secteurs de la société. Ce Centre IA de l’EPFL s’appuiera sur l’expertise existante des professeurs et des chercheurs de l’institution. Il favorisera un environnement collaboratif et servira également d’organe de coordination pour un large éventail d’activités liées à l’IA.
Première livraison de cette approche de l’IA générative Helvétique dans le domaine de la médecine
Il se nomme Meditron et a été mis au point par des chercheuses et chercheurs de la Faculté informatique et communications de l’EPFL. Meditron 7B et 70B, forment une paire de LLM open source comportant respectivement 7 et 70 milliards de paramètres et sont adaptés au domaine médical. Un article en prépublication en fait la présentation: Meditron-70B: Scaling Medical Pretraining for Large Language Models.
Il s’appuie sur le modèle Llama-2 en libre accès lancé par Meta, avec la contribution continue de cliniciennes et cliniciens ainsi que de biologistes. Meditron a été entraîné avec des sources de données médicales soigneusement sélectionnées et son objectif est d’aider à la prise de décision clinique.
Le LLM, donne des ailes à l’information, mais coûte un bras !
Alors que les modèles généralistes à grande échelle comme ChatGPT peuvent aider les utilisatrices et utilisateurs à accomplir un ensemble de tâches, comme rédiger des e-mails ou créer des poèmes, le fait de cibler un domaine de connaissance spécifique peut permettre aux modèles d’être plus petits et plus accessibles. Par exemple, les LLM qui sont entraînés avec des connaissances médicales de qualité peuvent potentiellement démocratiser l’accès à des informations fondées sur la science pour aider dans les prises de décisions cliniques et c’est sur ce principe qu’avance le Centre IA de l’EPFL.
- Découvrir la suite du projet sur le site de l’EPFL
La récente annulation de la présentation par Google de sa solution Gemini destinée à concurrencer Open AI et Chat GPT, la valse de Sam Altman à la tête de Open AI, peut-être en fait une simple filiale de Microsoft désormais et le coût des requêtes serveurs pour le calcul des IA génératives montrent un peu qu’on en est qu’au début d’une ascension qui va se montrer plus ardue qu’initialement envisager et que certaines chutes seront douloureuses, pour les finances et éventuellement pour la société.
Il n’en reste pas moins qu’ avant de vouloir une vie nourrie à « l’IA multimodale », des solutions verticales ou contrôlées, comme celle proposée par la solution Meditron de l’EPFL, doit apporter des résultats sans nous faire trembler.