Plus rapide qu’une rupture de stock du rayon pâtes et riz dans un supermarché, le capitalisme américain a répondu avec l’opportunisme qu’on lui connait à la crise du Coronavirus en imaginant un indice boursier appelé « Stay at Home Index ». Celui-ci regroupe un panel de sociétés dont l’activité, donc le cours de bourse, profite de l’épidémie de Coronavirus. Il a été conçu par la société d’investissement américaine MKM Partner dont le rôle est d’accompagner ses clients par ses études et ses analyses dans leurs stratégies d’investissement sur les marchés financiers.
Il est vrai que maintenant que les USA ont déclaré l’état d’urgence et l’Espagne l’état d’alerte, qu’Emmanuel Macron a recommandé aux français un « tous à la maison », que l’Italie voit le pic de la courbe des décès se hisser à une hauteur angoissante, les comportements vont changer.
Créer un indice de tous les services qui vont profiter des usages du monde en ligne a du sens . On pense bien sur à Netflix et ses séries que l’on peut suivre régulièrement ou en s’adonnant à un « binge-watching » frénétique, mais il y a aussi Facebook, ou encore Slack et Zoom qui facilitent le télétravail. Les acteurs de jeux vidéo font partie de cet index, mais également une marque de produit désinfectant et les fameuses Campbell Soup. On trouve également Match.com, même si prendre une « date » en ce moment peut sembler risqué car beaucoup ne voudront pas laisser tomber le masque 😉
Les relations online profitent de ces directives : no shakehand, no kiss, no hug et des mesures de confinement qu’elles soient énoncées ou implicites. La liste complète comprend 33 entreprises. La découvrir sur sur CNBC et sur BFM TV.

Sherpany n’est pas dans l’index, mais dans le N.Y.Times !
Cette société Suisse basée à Zurich serait parfaitement légitime pour faire partie de cet index. Sherpany est un leader des logiciels de gestion des réunions et a digitalisé les process de vote lors des réunions d’actionnaires et de conseils d’administration pour les moyennes et grandes entreprises. Comme l’indique les propos du journal américain N.Y.Times « le vote en ligne lors des assemblées générales annuelles des actionnaires (AGA) a fait un bond depuis l’épidémie de coronavirus, car les investisseurs évitent les grands rassemblements en raison des restrictions de voyage ou par crainte d’infection, a déclaré la société technologique suisse Sherpany« . « Lors de l’AGA de Novartis de cette année, nous avons vu le nombre de votes envoyés par notre système augmenter de 42 % par rapport à l’année dernière », a déclaré Tobias Haeckermann, l’un des trois fondateurs de la société créée en 2011. « Nous ne savons pas si le coronavirus est le seul facteur à l’origine de cette situation, mais il nous aide ». Lire l’article sur N.Y.Times.

La société compte 300 clients de par le monde, dont les géants suisses Novartis, Nestlé et Zurich Assurance. Sa plateforme internet sécurisée qui permet aux actionnaires de voter sur les motions jusqu’à la veille des AG est donc une solution idéale alors que de nombreux pays interdisent les réunions de plus de 1000 personnes (voir 100, comme en France) et que les restrictions de voyages compliquent sérieusement la donne et obscurcissent par ailleurs fortement l’horizon économique des acteurs du transports et du tourisme et de bien d’autres comme l’explique le mémo de Sequoia Capital.
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