SOPHiA GENETICS, la startup si prometteuse créée en Suisse était présente lors de Viva Technology, porte de Versailles à Paris. C’est son CEO Jurgi Camblong qui la représentait lors de 2 conférences. La première était consacrée au thème « How to be a CEO » alors que la seconde s’intitulait « How far can tech transform patient care ». Ces 2 thèmes lui ont permis de plonger au coeur du sujet pour lequel l’excellence de SOPHiA GENETICS est reconnue, la médecine connectée pour les professionnels.
Une technologie raisonnée au service de ses clients, tel est le crédo de Sophia Genetics
Jurgi Camblong a eu également l’amabilité de m’accorder quelques minutes de son temps entre ses 2 conférences du jeudi 30 juin. Nous avons pu discuter et compléter l’image et les messages diffusés sur scène. Son profil de biologiste peut paraître à priori assez atypique comme leader d’une entreprise qui a associé avec audace et volontarisme des options à la fois technologiques et commerciales au savoir scientifique. Cette culture de la data lui est venue rapidement comme une évidence lors de son parcours académique ou il pris conscience de l’importance que représentaient les données et la possibilité apportée par les nouvelles technologies de les partager rapidement avec des experts. La solution SOPHiA DDM, mise au service de ses clients, permet d’échanger des données entre ceux-ci et la communauté médicale qui l’utilise. Cette communauté exerce une sorte de supervision clairvoyante et experte sur les données proposées par les algorithmes de la start-up, apportant ainsi un oeil et une expertise humaine aux résultats d’analyses produit par l’IA. L’idée est de détecter des maladies comme le cancer, par un examen du génome, dès que celles ci en sont à leurs stades de prémices, voire même avant. Une vision qui a permis de faire de SOPHiA GENETICS un leader mondial de la Data Driven Medecine. Cette position s’est faite sur le secteur de l’analyse médicale pour les professionnels, grâce à des solutions de machine learning et de cryptage modernes et très sécurisées (voir l’article de Startupticker à ce sujet). L’entreprise ne souhaite pas s’aventurer sur le marché des analyses d’ADN pour quelques centaines de dollars car les résultats ne sont pas assez fiables et résultent plus d’une démarche purement commerciale que scientifique.
La Suisse, un terreau parfait pour faire exclore une startup ambitieuse
Ce n’était pas écrit qu’un biologiste, originaire du Sud Ouest, qui ne touche pas une ligne de code, voit son projet technologique réussir au sein d’un pays comme la Suisse. Jurgi Camblong m’a expliqué avec beaucoup de simplicité que l’accueil et l’environnement trouvé au sein de l’EPFL lui ont permis de lancer son projet et de le voir prendre une vitesse de développement rapidement importante. A l’origine, il s’était trouvé que les opportunités s’étaient créées de manière heureuse, la Suisse lui ayant proposé un travail, ainsi qu’à sa femme. Mais l’environnement dynamique et l’esprit cross-culturel de l’EPFL ont été un formidable booster, impulsant un vrai mouvement, grâce à l’interactivité avec les acteurs scientifiques du campus et la forte visibilité qu’offre le rayonnement de cette école au delà de l’arc lémanique.
Aujourd’hui l’entreprise qui comptera 160 personnes à la fin de 2016, regroupe plus de 26 nationalités et a structuré son business autour d’une forte implication commerciale. 42% des effectifs (à la date d’aujourd’hui) sont des commerciaux, dont le rôle intègre une forte dose d’échange avec les hôpitaux et les cliniques pour à la fois les inciter à utiliser les solutions de SOPHiA GENETICS, mais également de générer des retours du terrain. Ces retours enrichissent les objectifs d’open innovation de la startup lui permettant de travailler sur de nouveaux axes de données. L’impact commercial a aussi été une nécessité car vu la petite taille de la confédération helvétique, il fallait rapidement envisager de viser l’étranger. L’entreprise a largement dépassé aujourd’hui le format de la start-up ou tout le monde fait un peu tout et ou les décisions se prennent autour d’une table et 4 chaises. Jurgi Camblong était d’ailleurs à Viva Technology pour parler de cette évolution. Lors de sa conférence en compagnie de Clara Gaymard et Philippe de Chanville, il a exprimé son sentiment lorsque sa position a basculé de celle de founder à celle de CEO. Cette bascule se fait lorsque le commerce devient important, que le premier contrat est devenu un souvenir et que les nouveaux arrivent et doivent arriver car la structure a grossit. Il faut à tout prix faire un focus sur le Client Delivery. Vous pouvez également retrouver une interview de Jurgi Camblong faite en juin sur la radio suisse RTS, ou il explique ses projets de croissance.
Le CEO a expliqué également sa conception de chef d’orchestre et son souci de préserver la culture initiale de l’entreprise alors que la croissance des effectifs lui font changer de dimension. Cette culture n’est pas seulement celle de la molécule et du succès, mais aussi celle du baby foot. Accessoire parfaitement dans l’esprit start-up, Jurgi Camblong en est un adepte et il lui arrive même parfois d’initier une partie au sein de son entreprise.