Ainsi le Paris Fintech Forum a fermé ses portes ce jeudi 26 janvier dernier, après 2 jours pendant lesquels les colonnes du Palais Brogniart ont ressenti des vibrations qui leurs ont rappelé le bon vieux temps (pour elles), celui d’avant l’ère numérique. La cote de cet événement est au plus haut et les nombreux intervenants renommés pouvaient constituer une équipe de haut vol dans la finance française et internationale, même si certains commencent à sentir le contre effet d’une décote. Les primaires et prochaines élections ont tendance un peu à dévitaliser les membres d’un gouvernement sortant.
Les interventions étaient plutôt enthousiastes et optimistes, avec parmi celles-ci un réflexe communautaire amusant puisque le gouverneur de la Banque de France n’a pas souhaité faire la totalité de son intervention en anglais (langage du PFF17 comme des précédents) sous le prétexte (officiel ?) qu’on était en France. Les plus anciens ou les jeunes encore respectueux de l’histoire ont pu monter et passer le main sur le velours préservé de la corbeille, installée à l’étage, disposée comme une relique et qui coule aujourd’hui des jours heureux dans un calme quasi absolu qui doit la changer des vociférations et des voletages nerveux des bouts de papier des siècles précédents. Les algorithmes des THF l’ont remplacée sans états d’âmes accumulant leurs raisonnements mathématiques en séquences de millisecondes.
Telle une équipe de basket les Fintech Suisses étaient présentes pour se glisser sur le parquet de la réussite
Plus de 120 startups de 25 nations différentes présentaient lors de courtes séquences de pitch leurs entreprises dans des domaines très différents comme la Reg Tech, le Wealth Management, le Payment et bien sur celle qui fait fantasmer tout le monde la Blockchain. Ce nom possède dans ses 2 syllabes toutes les significations d’un mystère qui se pare des vertus de Turing ou des troubles d’ Ali Baba et des 40 voleurs. Les startups suisses étaient présentes au nombre de 5, formant un 5 majeur comme au basket, intervenant dans des conférences aux différents coin du Palais, pitchant sous des plafonds à caissons richements décorés et faisant la promotion de leurs solutions devant des petits stand en bois, ou certain avait choisi de faire flotter le drapeau de la Confédération.
J’ai eu le plaisir de discuter avec ces représentants de la Fintech Suisse, comme Alexandre Gaillard d’InvestGlass, dont la solution de roboadviser permet au conseiller en patrimoine d’augmenter la valeur de ses conseils, ou Sylvain Berthollus, qui a choisi la Suisse pour lancer Cash Sentinel, plateforme de transaction sécurisée entre particuliers pour l’automobile et les bateaux. Ceux là représentaient la partie romande de la Suisse. Zurich avait, comme souvent, une petite avance car la région présentait 3 startups. FinanceFox dont le CEO Julian Teicke, sur scène avec Thomas Buberl, le nouveau CEO d’Axa a expliqué avec beaucoup d’assurance son business model qui modifie la façon de proposer des contrats du même type en Suisse et en Allemagne. <a href= »http://www.qumram try this website.com/ » target= »_blank »>Qumram par l’intermédiaire de son CEO Mathias Wegmeuller a dévoilé avec une décontraction amusée que la Reg Tech a beau être une activité un peu cachée, elle est aujourd’hui vitale pour les organismes financiers. Derrière cette contraction exclamative dont la prononciation ressemble à l’éternuement d’un banquier traditionnel enrhumé, se cache des logiciels qui font un travail d’analyse et de sauvegarde afin que les organismes financiers respectent des législations tout aussi vitales pour eux, qu’elles sont totalement inconnues du quidam moyen, comme la MiFID2. Enfin Sonect a présenté une idée simple mais terriblement séduisante pour faciliter le retrait d’espèces en montrant qu’un simple tiroir caisse de magasin peut se transformer en distributeurs de billet, et cela tout à fait légalement bien sûr.
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Une belle diversité de solutions, de technologies et de situation. Sonect a démarré il y a juste 1 an. Chez InvestGlass, ils sont 3 ( c’est l’avantage d’engager des algorithmes). Qumram comprend 35 personnes, dont une bonne partie est située à Barcelone (ce taper à longueur de journée des devs liés à des réglementations complexes doit bien nécessiter d’avoir des compensations) quant à FinanceFox, ils sont déjà 100, répartis sur plusieurs pays dont la Suisse et l’Allemagne. Je reviendrais en détail sur chacun de ces acteurs de la technologie suisse, dont l’accueil fut à chaque fois agréable, ouvert et intéressant, et dont aucune de ces idées n’est à jeter à la corbeille, fusse t’elle celle du Palais Brogniart. 5 représentants qui étaient rejoint par un sixième, Swisslending, société de crowdfunding immobilière genevoise, qui ne venait absolument pas jouer les remplaçants, dont avec qui j’ai pu partager un moment entre 2 conférences, en compagnie de la représentante de l’Ambassade de Suisse, qui elle venait voir d’un peu plus près ce qu’était la Fintech.
Ce forum est un événement qui s’inscrit dans le mouvement ou les structures du Cac 40 et les grands groupes en général aiment bien regarder ces petites bêtes (ou start-up), qui viennent leurs prendre des parts de marchés, jouer le poil à gratter ou tout simplement les aider à faire bouger les lignes. Entre grands groupes et startups, suisse bien sûr mais pas que, la fintech-tectonique des plaques modifie ce puzzle géant des acteurs de la finance par de multiples frictions, initiatrices de changements.