Revenons si vous le voulez bien sur le dernier VivaTech. La Suisse a montré qu’elle avait les pieds sur terre (solutions de Technis et Picterra) tout en plaçant haut ses ambitions dans les technologies (la volière de drones). Après Technis, dont le sujet est traité dans ce post, intéressons nous à Picterra. Là aussi d’une certaine façon il s’agit de rendre les sols intelligents. Mais d’une tout autre manière.
Picterra est une startup suisse d’Ecublens créée en 2016. Présente Porte de Versailles, j’ai pu discuter avec son CEO Pierrick Poulenas. Le but de cette solution est d’extraire des données pertinentes des photos aériennes et satellites de la terre grâce à l’intelligence artificielle. Avec la recrudescence des constellations de satellites et des drones, professionnels ou grand public les sources ne manquent pas et modéliser les analyses de ces photos terrestres, permet à de nombreux secteurs d’activités d’améliorer leurs process décisionnels et ceci dans un temps largement réduit. On pense notamment aux assurances, l’immobilier, l’agriculture et à l’urbanisme. Mais avec un tel outil chacun est libre d’imaginer ce qu’il peut en tirer.
Picterra a développé une intelligence artificielle qui fait « parler » la surface de la terre
On le voit au quotidien, il y a de plus en plus de sources d’images. Au sein de ces images, il y a des informations, des datas, qui vous intéressent, qui peuvent vous permettre d’améliorer votre business model, qui peuvent permettre de créer de nouveaux services ou tout simplement de mieux comprendre l’évolution de notre monde. La solution mise en ligne par Picterra vous permet sans connaissance de programmeur d’analyser les images sélectionnées, de choisir parmi celles-ci les détecteurs qui vous intéressent, maison, foret, véhicule, d’autres se mettent en place au fur et à mesure, puis de les analyser. Vos modèles sont donc customisés, les objets que vous souhaitez suivre étant classés, les zones d’intérêt définies, les algorithmes vont appliquer des scénarios par similitude à toutes nouvelles photos que vous lui soumettrez. Vous pouvez donc faire des comparatifs du même endroit à des périodes différentes ou surveiller de manière personnalisée des évolutions grâce à l’analyse de vos propres images aériennes.
Arcelor Mittal par exemple gère le trading de ses besoins en électricité en analysant les images satellite de ses bateaux. Il sait qu’un fonction du nombre de bateaux présents le long de l’Afrique en direction de ses usines européennes, l’entreprise doit augmenter ou diminuer ses achats en énergie électrique pour le mois suivant.
Picterra propose une solution d’analyse pertinente qui s’appuie sur une résolution fine, alors que les images satellites ou celles proposées par les drones n’ont pas des coûts très élevés.
La solution est en ligne en mode freemium depuis juin 2018
Picterra a choisi ce mode fremium pour permettre à chacun de découvrir le potentiel de cette nouvelle intelligence appliquée à une photo. On imagine l’essor que peut avoir cette activité. Prendre un peu de hauteur n’a jamais empêché de réfléchir. Comme toute démarche qui s’appuie sur l’intelligence artificielle et le machine learning, plus vous ferez travailler la solution, plus elle développera sa pertinente. Le mode Saas facilite une mise en place rapide, Picterra étant présente pour vous accompagner dans cette mise en place. Si la solution gratuite permet de déclencher des réflexions, pour des démarches plus approfondies et professionnelles le coût s’applique par un abonnement mensuel qui repose sur la taille de la zone choisie et le nombre de détecteurs utilisés. A l’avenir les puissances de calculs permettront de faire des analyses en temps réels.
L’intelligence artificielle appliquée à l’imagerie terrestre que développe Picterra permet d’extraire des informations utiles pour votre business, parmi une foule de celles cachées dans une image. C’est comme le chercheur d’or qui laisse passer dans son tamis la petite caillasse pour ne conserver que les pépites. Cette reconnaissance semble moins polémique que sa cousine éloignée (mais qui use aussi d’algorithmes) la reconnaissance faciale, même si le service des impôts à priori l’adore ;).
Après ses démonstrations sur Paris lors de VivaTech, la startup présentera sa solution en septembre dans la Silicon Valley avec l’IMD, (une petite démo sur la gestion préventives des incendies ? ) puis participera au salon INTERGEO Francfort du 16 au 18 octobre 2018.
En attendant n’hésitez pas à imaginer vos détecteurs/objets sur la plateforme mise en ligne : https://app.picterra.ch. Le tutoriel en vidéo vous en donne les premiers principes.