Il est 20h, les gens sont à leurs fenêtres et applaudissent. Ils se hèlent de part et d’autre de la rue, s’interpellent et battent des mains en mesure pour féliciter et rendre hommage au personnel soignant qui, à Paris, mais aussi ailleurs en Europe, est sur le front du Covid-19.
Mais d’autres ont aussi les mains agitées. Pas à leurs fenêtres, mais sur leurs claviers. Ils vont se lancer en Suisse dans l’aventure du hackathon #versusvirus.
Covid-19, tous uni contre ce virus !
#versusvirus est un hackathon online organisé sous le patronage de la Confédération hélvétique qui va se dérouler du 3 au 5 avril 2020. Durant 48 heures, les participants auront pour but de développer des prototypes numériques ou analogiques fonctionnels pour contrer ce satané virus. Plusieurs thèmes sont proposés, au nombre de 14 aujourd’hui, dont voici quelques exemples :
- Protection des groupes à risque
- Prévention de la prolifération
- Impact économique
- Hôpital et soins
- Famille et enfants
- Formation
- Travail à domicile et en équipe
- Après la crise
- Réduction des fake news
Ce concours des meilleures solutions est ouvert à tous. Pour ceux qui veulent participer, il suffit d’un accès internet, d’une adresse email et de bases en anglais. En outre, il est possible de soumettre des défis jusqu’au 31 mars pour les équipes du hackathon. Parmi les initiateurs de cet événement, on retrouve aussi bien des associations (Impact Hub, digitalswiterland, Power.Coders, etc.), des écoles (EPFL, EPFZ, HEG Fribourg) que des entreprises (Swisscom, IBM, CFF, etc.).
Pour vous inscrire cela se passe ici.
La Suisse se mobilise donc à son échelle avec ses grandes forces, multiculturalité et centres de compétences reconnus, en s’inspirant de l’exemple allemand.
Alexis Moeckli de Business In en est le fer de lance de ce hackathon en Romandie
Comme nous le présente Alexis, que je salue depuis Paris, ce hackathon a une dimension , comme la pandémie, hors normes : « Je fais partie de l’organisation de ce hackathon avec une soixantaine d’autres personnes. Une équipe éphémère qui s’est constituée organiquement en un rien de temps et de façon décentralisée. Nous ne nous connaissons pas forcément, travaillons à distance répartis dans tout le pays, parlons 4 langues différentes et avons le défi de mettre sur pied un projet d’envergure en un temps record. Et pourtant ça fonctionne à merveille, sans réel leadership. La collaboration est fluide, c’est presque magique. De mémoire, je n’ai jamais vu cela ailleurs. » Pour avoir animé moults start-up Week-End en Suisse, lancé Business In en Romandie, il sait reconnaître ces mouvements d’enthousiasme et de collaboration. Retrouvez son article sur le site de Bilan.
Face à l’ampleur des dégâts non seulement sanitaires, mais aussi économiques et probablement sociaux déclenchés par la pandémie et les mesures pour y faire face, chacun comprend qu’il faut imaginer de nouvelles solutions pour assurer une forme de continuité de la société. C’est pourquoi ce projet est intéressant. Il peut faire apparaître des innovations non programmées. Il faut lutter avec les mêmes armes que le Coronavirus. Le taux de propagation. Une bonne idée propagée à 3 individus qui eux mêmes vont échanger avec 3 autres individus vont faire surgir une solution, une méthode, un produit pour demain. Evidemment le chiffre 3 est juste utilisé en référence au discours médical concernant le Covid-19. Vous pouvez le remplacer par n’importe quelle valeur, même supérieure bien sûr.
Pour vous inscrire cela se passe ici.
Soumettez une idée jusqu’au 31 mars, inscrivez vous d’ici le 2 avril !
En fonction de votre profil et de votre projet, fin mars est la deadline à retenir. Si vous avez une idée de projet liée à un des thèmes, il faut vous inscrire et la proposer d’ici le 31 mars. Si vous souhaitez rejoindre une idée déjà proposée et être participant vous avez jusqu’au 2 avril pour le faire. Tous les détails sont sur le site du hackathon. L’objectif est clair : concevoir, développer et tester des solutions numériques et analogiques pour lutter contre la pandémie.
On voit cette vague des hackathons online arriver et celle là on l’accueille à bras ouverts (…cela évite de serrer la main ;).
Les allemands ont initié ce mouvement avec #WirvsVirusHackathon (42000 personnes inscrites comme l’indique Fabrice Delaye sur Heidi.news et les zurichois de HackZurich ont enchaîné avec #CodevsCOVID19.
Aujourd’hui l’enjeu est de faire de cette force collective comme un éclair qui stigmatise la colère du citoyen contre ce virus qui vient lui retirer ses libertés, sa vie et ses proches et donner un nouveau contour à cette Europe souvent trop technocratique qui a perdu ses capacités à produire (masque, médicament et j’en passe) .
Zurich a pris la suite avec le Hackathon #CodeVsCovid19
On a presque envie de dire au Covid-19, ta molécule, on l’en…. ferme, … bon, tout le monde aura compris la rime cachée ;). C’est une diatribe qui ressemble certes, plus à celle d’un supporter de l’OM qui reçoit son ennemi intime, le PSG, lors du classico au Stade Vélodrome qu’à celle d’un supporter de l’innovation. Mais à force de rester enfermé, on cherche de nouvelles solutions et locutions ;). Gardons l’esprit ouvert et profitons de cette distanciation sociale pour se réunir en ligne et conjuguer nos efforts. Pour vous inscrire cela se passe ici.