Offrir un service sécurisé grâce à la maîtrise du développement logiciel et de la gestion des datas, voila un peu la synthèse des 2 annonces que Bestmile et Technis ont communiqué récemment. Agile en cette période ou les contraintes sont fortes, répondant aux nouveaux enjeux de maîtrise des déplacements, des flux de personnes et proposant une empreinte carbone faible, les solutions de ces 2 startups suisses et romandes, que j’ai le plaisir de suivre depuis leurs débuts, sont sorties depuis un moment du laboratoire et explorent de nouveaux marchés avec succès.
Technis lève des fonds pour étendre son territoire
Technis est cette solution, simple à mettre en application, de tapis de comptage intelligent accompagné par des bornes digitales, qui permet de réguler les flux de personnes en temps réel dans des lieux privés et publics (entreprises, magasins, discothèques, musées, piscines publiques, etc.). On comprend l’intérêt d’une telle solution qui s’avère prête à répondre aux enjeux sanitaires que nous connaissons.
La solution donne une batterie d’informations et de statistiques sans capter de données personnelles permettant donc un usage plus optimal de la fréquentation des lieux ou il faut faire attention à la distanciation physique.
Cette solution tombe à pic pour répondre à la question du responsable de la sécurité ou du directeur de magasin qui doit optimiser son flux, générer le plus de chiffre d’affaires sans enfreindre les nouvelles règles de sécurité.
Mais Wictor, que j’ai eu le plaisir de rencontrer à plusieurs reprises, notamment à Vivatech, avait déjà poussé sa solution sur le terrain de la santé. Ses dalles connectées apportent une sécurité dans le monde de l’hôpital et des Ehpads pour analyser le comportement des patients ou détecter une chute éventuelle.
Disposant de bureau à Paris, la start-up lausannoise issue de l’EPFL, continue sa marche en avant avec l’apport récent d’un nouveau partenaire financier. Elle va continuer à enrichir ses services, s’adresser à de nouveaux marchés et aider d’autres clients à maîtriser leurs flux comme le montre la vidéo de Science Po ci-dessous.
Le groupe M3 investit 2 millions de francs dans Technis
M3 Groupe, fondé et dirigé par Abdallah Chatila, est l’investisseur qui a décidé d’investir 2 millions de francs dans la start-up de l’EPFL, Technis à l’occasion de leur récente augmentation de capital de 3,2 millions. Avec cette prise de participation, via sa société de private equity, Chatila Rais Investments, M3 Groupe devient le distributeur exclusif de la solution Technis en Suisse, et entend contribuer à sa croissance commerciale.
«Le groupe m3 souhaite intégrer l’innovation dans des secteurs dits «plus classiques». Autrement dit, notre but est de favoriser et d’améliorer l’entrée technologie dans des domaines plus communs», ajoute le responsable de Chatila Rais Investments.
«Nous entendons toujours parler de la Silicon Valley, mais ici aussi nous avons la chance d’avoir un écosystème de l’innovation très dense. C’est pourquoi, le groupe vise à soutenir autant qu’il peut les start-up locales à se faire un nom. Comment? En démontrant leur technologie dans plusieurs marchés. C’est dans cette optique que
s’inscrit cet accord avec Technis.» Un point de vue que l’on partage et qui est confirmé par la dernière publication du TBEI de l’Union Européenne.
Wiktor Bourée se félicite du succès de cette levée de capital : «Grâce au soutien de M3 Groupe, Technis peut poursuivre sa stratégie de croissance et étendre son activité sur l’ensemble du territoire et au-delà. Nous sommes très heureux de compter sur cet acteur important à Genève parmi nos partenaires, qui partage notre vision commerciale et nos ambitions».
Bestmile va déployer son système de gestion de flotte, là ou il a fait ses premiers pas.
Parler de premier pas dans le cas de Bestmile est un peu une faute de langage. Il s’agit plutôt de tour de roue. Cette star-up, fille de l’EPFL, va installer en septembre 2020, un premier test grandeur nature dans sa ville natale. Nul n’est prophète dans son pays et après avoir semé sa bonne parole et ses services de gestion de flotte à l’étranger, la start-up fournira à Renens son moteur d’orchestration pour un pilote de 6 semaines de minibus à la demande.
La plateforme d’orchestration de flotte de Bestmile permet aux véhicules connectés de mettre à disposition des consommateurs, communes ou particuliers, des services de transport de passagers, de robotaxi, de micro-déplacement et de navette autonome. Cet automne, il ne s’agit plus de faire tourner un minibus juste autour du Rolex Learning Center comme à son tout début que François Hollande, à l’époque Président normal de la République Française, était venu découvrir ( retrouvez sur le post l’ancien logo de Bestmile ;).
A Renens, ou est basé l’EPFL, c’est une offre de micro-déplacement, Flexibus, qui sera donc mise en place pour compléter le réseau de transport public existant, notamment dans le sens nord-sud où les besoins ont été identifiés. Les 2 minibus seront au service des habitants dans leurs activités quotidiennes en offrant un service de transport à la demande simple, proche de leur domicile, en moins de 10 minutes et au prix d’un ticket de bus. 13 arrêts supplémentaires ont été créés pour le pilote afin d’assurer un maillage dense de la zone (47 au total).
Bestmile, fournira donc son moteur d’orchestration pour gérer les réservations ainsi que la correspondance, la répartition et l’acheminement des véhicules.
Le système inclut bien sûr toute la gestion des datas accessibles et transmises aux différentes personnes engagées dans ce test.
Il y aura une app dédiée pour les chauffeurs de bus qui verront leurs missions et pourront accuser réception des points de ramassage et de dépôt,
Une autre app dédiée aux passagers, permettra à ces derniers de réserver leurs trajets et suivre le statut de leur véhicule, enfin un tableau de bord est mis à disposition de l’équipe d’exploitation de Transports de Lausanne afin de suivre les flux en temps réel et d’intervenir si nécessaire. (Voir le texte en anglais sur Startupticker.)
Si les résultats de ce test s’avèrent favorables, une extension de ce nouveau service pourrait être envisagée.
Quand on voit qu’Uber, le géant du VTC a annoncé le 16 juillet le rachat de la société américaine Routematch, spécialiste des solutions logicielles dédiées aux transports en commun, qui confirme la volonté de transformer Uber en plateforme MaaS (Mobility-as-a-Service); on se dit que le match va être chaud Sur la question de la levée de fonds, Bestmile avait joué cette carte en 2019. Raphaël Gindrat était venu l’expliquer sur BFM Business en septembre 2019