La mobilité urbaine devient un espace qui voit surgir d’étranges véhicules dont la variété s’exprime notamment par le nombre de roues. 1.2.3.4, tout est possible pour ce déplacer rendant quelquefois la circulation confuse tellement le mode de pilotage et le comportement individuel varie avec cette diversité. Globalement le marché de la voiture électrique a le vent en poupe en Europe. Celui-ci a enregistré 241 000 immatriculations au premier semestre 2019. C’est la Norvège qui est championne d’Europe sur ce sujet, la France se classe 3 ème, mais se targue de proposer la Zoé de Renault à la seconde place du podium par modèle. La Suisse ne rentre pas dans ce classement, elle n’est pas dans l’Europe. Mais elle se situe en bonne place dans ce mouvement en proposant notamment des véhicules légers, électriques qui se conduisent sans permis.

Enuu, la voiturette électrique, sans permis
Quand on utilise les nouvelles solutions de mobilité urbaine, vélo, trottinette, on se dit qu’il va y avoir une sorte de montée en gamme. Que tous ceux qui ont emprunté certaines places pavées parisiennes en trottinette se souviennent. Quelle sensation étrange d’avoir un cerveau qui tressaute dans sa boite crânienne tellement les secousses sont ressenties fortement. Si en plus le trajet s’effectue sous la pluie, l’expérience utilisateur comme on dit s’avère plus que difficile . Sur ce, Enuu est arrivé avec ses voiturettes électriques.
Pour un français nostalgique d’une Autolib ( RIP à la marque), cela peut faire sourire. Ce petit coté ovoïde en plastique, sa capacité monoplace, ses roues de poussettes lui donne un aspect d’objet lunaire qui s’est trompé de planète. Une fois à l’intérieur, ne cherchez pas le volant, c’est un guidon que vous prendrez en main. Mais ce véhicule léger se conduit sans permis, s’utilise avec une application mobile pour déverrouiller les portières et le mettre en marche et possède un coffre à bagage. Un mode de déplacement écolo, qui s’utilise avec simplicité. Son volume lui permet d’utiliser les pistes cyclables et sa motorisation électrique autorise d’aller jusqu’à 30km. Ces derniers points peuvent sans doute varier en fonction de la réglementation mise en place par les villes.
Les premiers modèles ont été déployé en Suisse du coté de Bienne. Le service Enuu est disponible de 6h du mat à minuit. Le reste du temps la star-tup occupe ses heures de libre pour les recharger. En terme de coût, l’utilisation est maintenant classique pour ceux qui sont habitué à prendre des véhicules en free floating. Un coût fixe pour la prise du véhicule et un coût au temps passé. En terme de revenus, la start-up proposant à ses clients un véhicule doté d’une carrosserie, elle a donc la possibilité de proposer aux annonceurs un nouvel espace publicitaire plutôt bien géolocalisé.
Business Insider a repéré Enuu comme faisant partie des 9 innovations de startups européennes (oui, le support se moque des frontières administratives de la CEE :), qui pourraient changer la manière de vous déplacer
De 4 à 2 roues, la mobilité ne perd pas au change

Ce n’est pas parce qu’on a divisé le nombre de roues par 2 qu’on a perdu au change. The One est un modèle de vélo électrique lancé par United City Bike. Cette start-up de Zurich a conçu un vélo électrique pliable de 12.5kg ce qui en fait un des plus légers du monde, tout en pouvant supporter une charge allant jusqu’à 100kg. Léger donc, il ne prend pas plus de 25 cm de hauteur une fois replié. Solide avec sa fabrication en alliage de magnésium, il peut devenir une alternative confortable à une trottinette électrique pour une mobilité urbaine renouvelée.
Le design produit a été bien pensé. Les batteries sont glissées dans le tube de la selle, les pédales sont rétractables et les fourches avant et arrière monobras. Cela permet au deux roues de restées bien collées lorsque le vélo est replié. Même si les législations changent suivant les continents, en Europe le moteur Brushless offre la possibilité d’aller jusqu’à 25 km/h et les freins à disques dont il est doté autoriseront un freinage rapide. Attention, les Enuu vous doubleront sur les pistes cyclables ;).
La start-up indique une autonomie de 60 km maximum, en fonction du terrain ou de votre poids par exemple pour ce modèle léger, mais qui deviendra peut être un poids lourd de la mobilité urbaine après le succès de ses campagnes de crowdfunding sur Ulule (terminée) ou Indiegogo (encore en cours). Le Parisien s’est livré à un essai de ce nouveau modèle.
Ces mobilités diverses doivent s’intégrer dans un flux global. L’ IA permet de mieux analyser les données liées aux mouvements
Tous ces types de moyens de transports, individuels pour ceux présentés ici, génèrent de nombreux flux que l’IA est aujourd’hui capable d’analyser pour que ces nouveaux modes ne fassent pas rimer mobilité avec insécurité .
Coté Suisse on voit donc qu’au delà du véhicule, on travaille aussi beaucoup sur les données, comme le montre l’actualité récente de ces dernières semaines.
Avrios a levé 14 millions dollars (CHF 13,6 milllions) révèle TechCrunch. La solution logicielle de gestion de flottes automobiles de la start-up zurichoise a déjà conquis plus de 600 clients affirme son site web. L’entreprise assure que son utilisation permet de réduire de 30% le coût de la gestion administrative des contrats de leasing et de 10% celui de la flotte en elle-même.
Source – AlpICT – lire l’article
Basée à Zurich, Teralytics lève 17,5 millions de dollars pour accélérer le développement commercial de ses outils d’analyses exploitant les données des réseaux de télécommunications afin d’optimiser la mobilité.
Source – Alp ICT – Lire l’article
Il ne faut pas oublier dans cette liste, un des précurseurs helvétiques de la smart mobility, Bestmile, présente sur le podium du Top100 Swiss Startup Award en 2018. L’utilisation de véhicules certes électriques mais surtout autonomes dans les transports va changer considérablement le paysage de la mobilité. Les logiciels de l’entreprise contribuent à la bonne gestion de ces nouveaux modes de déplacement. Son CEO, Raphael Gindrat, a publié récemment une tribune sur le site du World Economique Forum, ou l’on découvre que grâce à l’automobile on ne déambule pas dans des rues ensevelies sous une marée de … fumier ;). Mais on y découvre également que si les nuisances dues au fumier sont derrière nous, le véhicule électrique et autonome peut générer d’autres problématiques. Pour gérer leurs potentiels impacts négatifs, une étude de l’ETH Zurich recommande de partager les véhicules autonomes et électriques et d’interdire les privés. De même, le MIT et l’Université du Texas ont découvert qu’un système de véhicules autonomes électriques partagé pouvait effectuer le travail de 10 véhicules privés avec un impact minimal sur la durée de conduite, réduisant potentiellement le trafic de 90%. Lire la tribune complète sur le site du WEF.
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