Haut lieu des technologies de l’investissement, le Paris Fintech Forum est un peu le CES de la finance. La preuve derrière un pilier du Palais Brogniart on pouvait découvrir un robot. Un Robo-Advisor pour être tout à fait exact. Non, il ne s’agit pas d’un objet connecté qui va vous passer les plats, mais d’un service qui va vous ouvrir les portes de la finance 2.0. Déjà présent en 2016, Alexandre Gaillard le CEO d’InvestGlass y participait de nouveau en 2017. Il intervenait à la table ronde « The Robo-Advisors’ fight between passive investing and product selection: what do investors really want? »
La question se pose souvent lorsque l’on veut automatiser les taches et surtout celles de la gestion financière de savoir ou se trouve la valeur ajoutée. On a tous lu ces scénarios catastrophes ou un tweet d’un dénommé Donald, met en émoi la bourse de New York, car les ordinateurs tels de bons petits robots à l’intelligence artificielle certes développée engagent de concert des actions à la vente qui font descendre une valeur boursière encore plus vite que la lame d’un échafaud. La solution d’InvestGlass ne se tient pas sur ce terrain là. Elle se situe une étape en amont celle de l’analyse et de la réflexion. Par sa capacité phénoménale de traitement de l’information en temps réel, elle est destinée à apporter un service à valeur ajoutée à destination de professionnels comme les conseillers en patrimoine ou des investisseurs financiers.
l’IA d’Investglass permet de faire face à l’accelération des flux de l’information, et facilite les arbitrages en temps réel.
Le vif Alexandre Gaillard est venu montrer à Paris que derrière le Robo-Advisor il y a un homme. En effet sa solution est avant tout une solution pointue destinée à apporter un service perfectionné à un professionnel de la finance. C’est ce professionnel de la finance qui va pouvoir exploiter cette solution, modéliser des plans d’investissements, suivre en temps réel les flux d’informations afin d’apporter un service de conseil optimisé à sa clientèle. La plateforme n’engage aucune transaction. C’est un point important à saisir. Rien à voir avec des pseudo solutions de trading sur des marchés exotiques comme le Forex, destinées à faire croire au premier gogo qu’il va devenir millionnaire en misant depuis son PC avec une possibilité de gain qui s’avère inférieure à celle du loto.
https://vimeo.com/196187429
InvestGlass conçoit simplement des scénarios complexes
Cette plateforme est bâtie sur des algorithmes qui sont capables d’ingérer à grande vitesse les valeurs et fluctuations de 285 000 fonds, associés à un panier de 145 monnaies. Cela peut effectivement donner le vertige. Le rôle du professionnel se justifie pleinement par sa connaissance du secteur et sa capacité à élaborer des stratégies d’investissements adéquates avec l’aide cet outil. Il peut avec cette solution concevoir des stratégies d’association ou d’élimination en fonction des critères choisi avec le client. La machine utilise des algorithmes mathématiques de classification, clustering, corrélation, pour la plupart bien connus. Leur association au sein d’InvestGlass permet au conseiller de créer des agrégats en fonction des préférences et d’éliminer ceux qui ne correspondent pas en terme de stratégie ou de sécurité. La solution est utilisable en self-service avec de nombreuses possibilités de filtrage d’actifs.
Ce Robo-Advisor établi des scénarios, gère des portefeuilles et permet de voir en un écran le flux d’informations en temps réels, permettant d’ajuster de la même manière ses propositions. Une solution qui associe souplesse et diversité car la stratégie d’investissement proposée n’est plus prisonnière des produits mis en avant par un banquier qui souvent pense autant à sa commission ou ses objectifs commerciaux qu’à l’intérêt de son client.
Une solution pour éviter des solutions trop standardisées d’investissement.
Parmi un florilège d’offres trop standardisées ou la vente de produits si sophistiqués que même le banquier ne comprend plus très bien comment il fonctionne, l’algorithme apporte une expérience unique au conseiller financier. La puissance de cette solution couplée avec des règles de gestion paramétrées et évolutives va permettre d’accélérer le processus de vente. Cet outil 100% Fintech, aurait sans doute été regardé d’un oeil particulièrement méfiant par mon arrière grand-père qui a créé sa banque rue de la plaine à Yverdon, un peu comme la mère d’Alexandre qui lui enclint fréquemment de ne pas tuer le métier de banquier. Cette plateforme agnostique est une sorte de créature au QI particulièrement développé fruit d’une étreinte poussée entre Mr Bloomberg et de Madame CRM, qui comme tout véhicule de compétition est à mettre dans des mains expertes. Sa puissance réside dans sa simplicité d’usage, son énorme capacité de traitement, ainsi que sa faculté d’intégrer des critères d’éligibilité de distribution de produits financiers en fonction de la nature de chaque investisseur : classification MIFID 1 et 2, KYC, objectifs de placement, expérience investisseur, sensibilité pour une thématique d’investissement.
Un sentiment de maîtrise à utiliser avec précaution
La solution encore jeune associe les théories de Joe Pine, la « mass customisation« avec une expérience utilisateur réussie. Après une phase d’inscription en 4 étapes, on progresse rapidement dans la constitution de ses portfolios qui sont autant de scénarios d’investissement (ce fut un test pour moi, je ne suis pas conseiller financier). Mais l’expérience est séduisante, fluide et on voit rapidement se dessiner le profil de son investissement.
l’UX design de la plateforme propose un design clair agréable et très visuel. Les graphiques sont soignés et l’information (qui est gérée en temps réels) s’adapte en barre, camenbert ou autres types de graphiques. Il est aisé de repérer les secteurs d’investissements préférés et d’aller sélectionner les fonds financiers qui y sont rattachés. L’intelligence artificielle permet dans ce cas précis de contourner le problème, « trop d’infos tue l’infos ». Toutes ces données sont hébergées en Suisse chez un provider premium. Le service commence avec un abonnement de 50 CHF et est multilingue. Il propose également au conseiller une fonction chatbot, autre facette de l’AI, et dispose d’une fonctionnalité de rating qui permet d’avoir un feedback rapide des utilisateurs finaux. La solution d’InvestGlass est déjà utilisée par des clients en Suisse, en Allemagne et au Royaume Uni.
Le Robo-advisor appartient à une nouvelle génération d’outils qui enveloppe la corbeille du Palais Brogniart et son velours rouge d’un épais voile de nostalgie. En France la startup Yomoni, se place sur le même terrain mais plus orienté vers le consommateur final. On peut même envisager que ces nouvelles armes peuvent aider le consommateur à se défendre face à cette dimension géante qu’à pris le monde financier. Lorsque on découvre dans Challenges, que le fonds Blackrock est numéro un mondial de la gestion d’actifs avec un portefeuille de …5000 milliards de $ et qu’il est le principal actionnaire du CAC 40 (vous imaginez le poids d’un seul de ces choix d’achat ou de vente !), on se sent vraiment le jouet des forces de la finance. Mettre un peu d’AI dans notre portefeuille, ne nous rendra pas plus intelligent, mais nous permettra d’utiliser des armes équivalentes (largeur du choix, rapidité d’information, arbitrage,…) toutes proportions gardées.