Quand on se promène dans les campagnes, on peut apercevoir des terres arables et maraichères qui forment de petites exploitations majoritairement exploitées en bio ou des grandes exploitations plutôt gérées de manières industrielles et intensives et prendre ainsi conscience de l’importance de faire attention à notre environnement. Devant une zone de travaux, la vision écologique est plus difficile à préciser, terrassement ou bâtiment en construction, la plupart d’entre nous ne vont voir qu’un chantier de construction avec des pierres, de la terre et des matériaux, sans se douter que là aussi, on peut se poser la question de la durabilité de ces chantiers.
Il existe des startups et notamment une, suisse, du nom de Medusoil, qui se soucie de cet aspect et a développé des solutions qui permettent de faire évoluer les matériaux de construction afin que ceux-ci répondent aux défis environnementaux et climatiques actuels.
MeduSoil est spécialisée dans le développement de liants à base de biominéraux dans le secteur des matériaux de construction, grâce à une biosynthèse innovante, qui lui permet de concevoir des matériaux de construction qui permettent à leurs clients de se rapprocher d’un objectif de zéro émission nette de carbone tout en garantissant des performances structurelles sans compromis. La start-up accompagne les entreprises qui oeuvrent dans des domaines tels que les travaux de terrassement, les fondations spéciales et la mise en place de mesures de protection visant à renforcer la résilience de l’environnement bâti face aux risques naturels.

Comment la biotech et la cleantech peuvent changer notre manière de voir les matériaux de construction
Medusoil a été créée en 2018 et est une émanation de l’EPFL. Elle révolutionne la conception de matéraux de construction pour les rendre à la fois éco-responsable et biologique et peut être qualifiée à la fois de Biotech et de Cleantech.
Sa démarche part d’un travail de laboratoire ou elle travaille sur des substances bio, trouvées dans la nature, notamment dans le Tessin en Suisse actuellement, pour arriver au terrain, ou ses substances viennent renforcer les capacités naturelles de la terre ou de la pierre, afin d’avoir des matériaux de construction plus sain et plus durable.
La start-up a développé, plusieurs solutions, dont notamment une bactérie qui permet de calcifier les minéraux de façon à améliorer les sols en terme de portance et de rigidité. On voit le bénéfice dans le cas du ciment et cela sans modifier le pH du matériau. Cette bactérie ajoutée aux différents matériaux permet de diminuer de 80 % les émissions de carbone et peut augmenter de 10 % la fertilisation des terres, ce qui est intéressant pour des travaux de terrassement et d’urbanisme. Grâce aux substances mises au point par Medusoil, il y a dans les matériaux utilisés, plus d’urée, de calcium et de bactéries, ce qui favorise la fertilisation des terres.
Le travail fait en laboratoire par la startup permet de catalyser la réaction et de créer ces susbtances qui accélèrent la régénération du sol. Les bactéries travaillées par l’entreprise, non pathogènes, sont prélevées dans la nature puis élevées en laboratoire. Elles sont proposées ensuite sous forme liquide ou crémeuse afin de répondre à différents objectif, comme celui de renforcer le sol par exemple, tout en ayant retiré par chimie, l’ammoniaque, qui lui est revendu à d’autres personnes, notamment aux agriculteurs.
Tout travail avec la start-up commence par la possibilité de faire des études terrain et des simulations. La start-up peut ainsi créer des matières calciques personnalisée en fonction des caractéristiques du sol ou du bâtiment qui doit être réalisé. Ces solutions s’intégrent par forage en cas de terrassement ou s’intègrer dès la conception des matériaux. Exploitant les dernières avancées en matière de synthèse biogéologique, leurs agents minéraux augmentent considérablement la production de contenu calcaire, améliorant ainsi la durabilité et les performances de la construction.


Source : document Medusoil
Prendre soin de l’environnement pierre par pierre
Le champs des possibles est bien plus large qu’on ne l’imagine et tous les aspects de la construction et du bâti peuvent trouver leurs comptes avec ces nouvelles techniques pour améliorer la construction dans une optique d’être plus durable.
L’entreprise travaille notamment dans les domaines :
- Des ballasts ferroviaires : Ces solutions permettent de renforcer les fondations du sol, utile, quand il faut installer des voies de chemin de fer, qui traversent un pays, comme par exemple aux Pays-Bas,
- De la géothermie : Ces solutions répondent aussi aux problématiques géothermiques, notamment pour installer des éléments de façade, ou encore lors de la restauration de bâtiments historiques. Ces solutions permettent de dépolluer et de renforcer les pierres des monuments historiques grâce à une calcification adaptée,
- De lutter contre l’ensablement: Ces solutions sont utiles dans les pays du Sud, par exemple, lorsque il faut traiter des lieux qui sont susceptibles de craindre les ensablements. Les traitements proposés permettent de solidifier des terrains sans détériorer sa composition naturelle.

Source : document Medusoil
Ainsi ce travail en profondeur, dans tous les sens du terme, de Medusoil, permet de concevoir des substances qui améliorent la stabilité des sols, atténuent les risques d’érosion et de liquéfaction et mettent en œuvre des modèles entièrement circulaires pour améliorer les pratiques de construction. Ces solutions peuvent être élaborées avec différents pigments afin de respecter les contraintes de couleurs locales. L’entreprise a une usine de production de ses susbstances entièrement opérationnelle, une usine mobile certifiée CE et a développé un réseau de partenaires, entreprises de travaux public, maitre d’oeûvre, fournisseurs de matériaux de construction, qui utilisent leurs solutions afin d’améliorer les process et la qualité durable des matériaux de construction utilisés, tout en baissant fortement l’empreinte carbone.

Source : document Medusoil
Medusoil fait partie des découvertes à VivaTech qui composent le bon coté de la tech. Celle ou l’invention est utile avant tout à ce qu’on nomme le bien commun. La Suisse avait d’ailleurs mis le sujet Cleantech en avant lors de ce salon et avait également convié Enerdrape. On peut par ailleurs remarquer que ces 2 startups suisses, ont un confondateur en commun et c’est symptomatique de la compétence présente sur le bord du Lac Léman à passer d’un travail de laboratoire à une solution opérationnelle.