Pour revenir sur VivaTech, au delà de l’effet médiatique créé par les personnalités présentes, on pouvait découvrir dans les couloirs de ce hall 1 de la Porte de Versailles d’autres versants de la technologie suisse, moins connus et moins hype qu’une cryptomonnaie, mais tout aussi consistant. La Confédération Helvétique avait donc choisi de mettre en avant les drones d’ou la présence d’une volière sur le stand, car derrière ces drôles d’objets volants se cachent des technologies qui ne sont pas uniquement software, mais également hardware. Les 2 exemples suivants montrent la diversité des solutions proposées et leurs complémentarités.
Rovenso, le robot qui analyse le terrain
Ainsi Rovenso, présent sur le stand EDF. Start-up crée en 2016 sur la promesse de concevoir des robots intelligents qui permettent d’explorer des univers hostiles avant d’y envoyer des humains. Cet engin sous son allure placide fait preuve d’une volonté de fer et s’en va explorer avec une fermeté sans faille le monde urbain. Marche, déclivité, obstacle, rien ne lui fait peur ni ne le rebute. Il rejoint dans sa philosophie l’objectif de Flyability, analyser, comprendre, repérer les dangers et préserver l’homme de pièges éventuels, mais de manière terrestre, quand le drone suisse le fait lui, depuis les airs.
Ce robot marcheur que l’on envoie en éclaireur est doté d’une batterie qui lui permet de fonctionner 1 journée sans recharge et fait preuve de beaucoup d’agilité grâce à ses bras/jambes articulés. Il cache derrière sa robe au couleurs stendalhienne, le rouge et le noir, de nombreux capteurs qui lui permettent de délivrer de nombreuses fonctions utiles. Doté au choix, de radar, caméra, capteur de gaz, accumulant des infos exploitées par une intelligence artificielle et des cartes 3D, ce sympathique scarabée urbain peut détecter des fuites de gaz, d’eau, ou de manière plus prosaïque organiser des tournées successives dans un entrepôt par exemple et repérer les anomalies dans l’état des stocks en comparant à intervalles réguliers les images 3 D prises. Comme Julien Sorel, le héros du roman de Stendhal sus-cité, ce robot veut aussi apprendre et progresser et ceci grâce à ses facultés apportées par les softwares d’AI dont il est doté. Rovenso qui maîtrise la mécatronique, les parties software et hardware développera encore plus ses capacités d’apprentissages et ses possibilités futures grâce à une prochaine levée de fonds.
Comme on peut le remarquer sur l’image, le robot de Rovenso a dans ses partenaires Lemo, entreprise Suisse, qui était également à VivaTech. Mais l’entreprise est suffisamment grande pour avoir son propre stand.
Lemo connecte tous les appareils
Lemo. Un nom dont la simplicité frappe au premier abord. Il provient de la contraction du nom de Léon Mouttet qui est le créateur de l’entreprise en 1946. Aïe! difficile de la classer dans la catégorie star-up. Cette entreprise est présente depuis 72 ans, emploie 1800 salariés, a un siège social et 5 usines en Suisse et de nombreux établissements à l’étranger, dont un parisien. C’est l’exemple parfait du produit qui se remarque à peine (il faut s’approcher du coté du drone ci-dessous pour distinguer une des parties du connecteur), qui n’a pas l’air primordial, mais dont toute déficience ou absence fait capoter l’affaire. Retirez un câble doté des connecteurs de Lemo, utilisez un connecteur déficient et tout peut s’arrêter. Une émission de télévision, un moteur, le vol d’un drone, l’écoute de la musique, voire même la vie. On trouve les pièces de cette entreprise dans les pacemakers.
L’entreprise pourrait être une championne de la sociologie humaine. Ne tisse t’elle pas une relation étroite entre un mâle et une femelle ? Mais la seule chose humaine qui a permit aujourd’hui à cette entreprise de faire naître 76000 références (12 gammes de produits) est une réflexion cérébrale toute platonique qui amène à assurer pour de nombreuses activités des connecteurs dotés d’un haut taux de fiabilité dans le transferts des datas, quelle que soit la nature de ces dernières.
Présente sur de nombreux secteurs comme le médical, l’industrie, l’automobile, elle est un partenaire privilégié des robots industriels, comme le montre l’exemple de Rovenso ci-dessus. L’entreprise a l’habitude de concevoir l’intégralité de ses produits. Elle en conçoit également entièrement sur mesure. Elle s’est mis au gout du jour et a ouvert un lab en interne ou chaque hypothèse est analysée, que cela soit du coté des matériaux ou des marchés et pour toutes les taches de conception, de micro mécanique, d’usinage, de décolletage et de galvanisation. Les connecteurs Lemo sont garantis pour des chiffres de connexion qui sont compris entre 5000 et 30000 fois suivant les usages et les modèles. Pour ces derniers cela permet d’utiliser chaque jour un connecteur Lemo pendant….82 ans . On ne peut pas dire que dans ce cas l’obsolence soit programmée. Rangé avec une précision suisse dans une mallette à l’allure de trousse médicale de grand secours, ou d’un instrument de musique d’un grand soliste, les connecteurs de Lemo permettent de faire passer la donnée et d’exprimer un savoir-faire suisse dans la mécatronique et la précision. Rien d’étonnant à cela !
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