« Allez viens, on va faire le Tour de la Suisse en vélo et apprécier les jolis paysages helvètes ». « Mais t’es fou, on est confiné ! » « T’inquiête je te dis, à vélo personne ne vas nous voir », « Mais comment ça et avec des potes en plus, comment veux tu avoir un peloton invisible ? « On vas le faire… mais depuis notre balcon ! ».
C’est en effet comme cela que le Tour de Suisse, renommé Digital Swiss 5 s’est déroulé sur la chaîne l’Equipe. Au moment ou les organisateurs du Tour de France ont fini par devoir repousser les dates de cette compétition hexagonale du 29 août au 20 septembre, en espérant pour eux que le dossard Covid-19 ne s’inscrira pas au départ, le Tour de Suisse s’élançait dans sa version e-sport.

Le confinement a en effet obligé tout le monde à se plonger dans ce que le digital peut apporter dans la manière de se confronter ou de s’associer en ligne. On a donc des compétitions virtuelles qui propulse le e-sport sur le devant de la scène comme ce Digital Swiss 5, ou des concerts qui rassemblent des musiciens tout autour du globe, comme avec les Rollings Stones tous les 4 chez eux, mais synchronisés, lors de l’événement organisé par Lady Gaga récemment.
Le Digital Swiss Tour en 5 étapes

Ce Tour de Suisse est une compétition classée en terme de difficultés par les coureurs juste derrière les 2 grands tours voisins d’Italie et de France. Bien sûr, en digital, la compétition est organisée sous un format particulier. Ce sont la journaliste de l’Equipe, Claire Bricogne et le consultant, l’ancien coureur français Christophe Riblon, qui nous font vivre les 5 étapes de ce Tour.
L’ aventure est osée et intense. Pendant plus ou moins 60 mn, chaque coureur de chez lui, sur son balcon, sa terrasse, dans son garage ou son jardin va pédaler depuis son home-trainer connecté. L’appareil est réglé précisément en fonction de son poids et il va retrouver ses camarades virtuellement sur un écran. Le téléspectateur lui voit le peloton avancer, les échappées se former en fonction des efforts de chacun et si H.Permsteiner décroche dans la montée, s’est juste qu’il s’essouffle sur son balcon. Techniquement la résistance du pédalier varie en fonction des reliefs du parcours et sur certaines étapes la vitesse maximale est plafonnée.


La compétition de déroule donc en 5 étapes avec des coureurs différents à chaque étape et 5 vainqueurs. Il n’y a pas de podium, même fictif à l’arrivée, pas de Prize Money et pas de classement final au terme des 5 étapes. Ce type de compétition permet à chacun de faire des séances d’entrainement pour garder la forme et de retrouver un peu de l’adrénaline de la course. La grande nouveauté de cette version du Digital Swiss 5 est qu’il se déroule numériquement en décor réel. Ce ne sont pas des images de synthèse qui symbolisent le parcours. Celui-ci a été filmé et c’est au sein de cette captation que les avatars des coureurs sont intégrés. Ce qui donne des scènes amusantes ou un peloton étalé sur toute la largeur de la route, peut croiser des voitures en sens inverse sans qu’un seul rayon ne soit tordu. Pouf, comme Harry Potter le magicien, ils passent au travers des véhicules sans ombrages ni égratignures. Le virtuel permet aussi à un coureur de rouler beaucoup plus vite sur le bas coté qu’au milieu de la route et autre avantage, aucun bidon vide ou emballage de barre vitaminée ne vient polluer les champs bordant les charmantes routes montagnardes helvétiques.
La dernière étape se déroule le dimanche 26 avril à 17h10.



Vous pouvez retrouver les replay sur le site de l’Equipe et un déroulé sur le site de France Tv Sport.

S’il peut y avoir des problèmes techniques aussi dans une compétition virtuelle, on y voit des abandons et des faux départs, il n’y a pas de chute, pas de temps mort, les coureurs depuis leurs home-trainer doivent produire un effort constant pendant toute la durée de l’étape. Avec l’arrêt brutal des compétitions sportives en cyclisme et dans les autres sports, la chaine l’Equipe doit puiser dans ses stocks pour alimenter ses programmes en journée. Elle dispose d’un stock de rediffusions des anciennes édition du Tour de France, réelles celle-ci, va t’on revoir Poulidor et Anquetil si le confinement se prolonge ?, mais elle a opté pour cette innovation du e-cyclisme. Mis en place avec la société Rouvy basée en Tchécoslovaquie, c’est une plateforme basée sur ce e-sport qui peut permettre à des entreprises et même des particulier de s’inscrire et de participer à des courses. C’est en tout cas un moyen amusant et intéressant de faire un Tour de Suisse. D’autres s’y sont essayé en train ;), comme nous le montre Nicolas Bideau, ambassadeur Suisse, responsable de Présence Suisse, acteur de la diffusion de l’excellence technologique Suisse dans le monde.
D’habitude sur ce blog c’est plutôt la Swisstech qui est mise en avant. Coté AR/VR, on ne se défend pas mal non plus, mais là, pas de contribution de l’EPFL, de l’ETH, d’une start-up, d’une Fintech, d’un Venture-leader, ou d’un centre d’innovation. Ce sont ses paysages et sa nature que la Suisse met à disposition pour cette compétition numérique.