Liftconference s’est déroulée la semaine dernière dans cette ville de Genève ou les gouroux des nouvelles technologies viennent un peu bousculer au mois de février les certitudes des habitués des palaces genevois. Ce ne sont pas ces habitués qui sont le plus bousculés en fait, car ils sont toujours plus soucieux de la qualité du cuir de leurs grosses limousines allemandes, que de savoir si celles-ci sont connectées 😉
Lift conférence 2016 avait de quoi pourtant les interpeller car elle avait adopté une nouvelle silhouette, toujours aussi décontractée, mais avec un esprit un peu plus sportif. Si on était accueilli par des signes un peu cabalistiques dès l’entrée du CICG, on allait pouvoir tel le jeu de la marelle, quitter la terre, découvrir de nouveaux endroits grâce à de petits sauts dans la ville et pour certains trouver la connaissance et le savoir dans le ciel (on dit le cloud dans le langage digital 😉
Le programme se révèle toujours aussi riche. Lift avait choisi pour cette session un coach musclé pour ses startup, (le Mass Challenge), des partenaires affûtés qui permettaient de quadriller Genève pour participer aux différents workshop, et faire à l’image de ce qu’est Avignon un In et un Off de haut niveau. On oublie pas de citer les conférences qui elles aussi nous ont lancées des ondes gravitationnelles qui nous ont fait vibrer et le Prototyping Lab qui proposait de travailler pendant 3 jours pour sortir qui son produit, qui son service.
Un univers qui laisse la part belle à un futur plutôt positif, ce qui n’est pas étonnant de la part d’une ville qui accroche la poésie au sommet de ses arbres.
Des expériences digitales qui font réagir
Parmi les partenaires qui avaient pris place dans le hall du CICG, on trouvait <a href= »http://www.artanim discover here.ch/fr/ » target= »_blank »>Artanim et l’école HEAD de Genève, bénéficiant d’espaces étendus. Le projet Masquerade de l’HEAD était une volonté artistique, métaphorique et technologique de brouiller les systèmes d’écoute en créant des messages sur la base de mots clés plutôt répandu dans la sphère des services de surveillance. A l’extrémité de la table, un banal telex crachait un long ruban composant une liste ininterrompue de messages comme on peut en trouver sur internet. Une manière de montrer comment tout autour de la planète, Big Brother se cache dans les proxy pour capturer les informations et les communications de chaque citoyen.
Artanim, organise des immersions interactives dans le monde virtuel
Euréka, on a retrouvé Second Life ;). Il ne peut y avoir de session de Lift sans une présence d’un monde virtuel. Celui-ci est à l’événement Lift ce que que l’olive est au Martini Dry de James Bond, incontournable. Artanim dresse ses caméras infrarouges tout autour d’une scène et équipe les participants d’un matériel interactif, afin de recréer leurs avatars dans un décor de jeu vidéo. Cela nécessite pour chaque participant un léger harnachement un peu comme pour une petite randonnée, qui comprend un petit sac à dos rigide auxquels s’ajoutent un casque de réalité virtuelle ainsi que des capteurs aux mains et aux pieds. Ensuite la plongée immersive dans le monde virtuel est garantie. On voit que les assistants on quelquefois un peu de boulot pour aider les candidats à se déplacer, alors que ceux ci, sobres on vous l’assure, se déplacent d’une démarche pas très assuré au sein de l’espace réel, mais pour eux en fait en plein monde virtuel. Ce dispositif s’adapte parfaitement aux animations en entreprise, et peut s’effectuer par petits groupes comportant jusqu’à 10 personnes. L’année dernière on avait volé avec Birdly et ce sont toujours des sensations extrêmes.
Attention Blockchain en vue !
Comment faire s’interroger plus de 500 personnes à priori intelligentes et averties des choses du digital en un peu moins de 3 heures ? Les confronter à des intervenants de haut niveau, spécialistes du Blockchain et lâcher cette idée, qui telle l’effluve d’un parfum capiteux fera planer les participants entre incrédulité et utopie. Un bel exercice auquel se sont livrés Joseph Lubin – Founder at ConsenSys and Ethereum et Stephan Tual – Founder of Slock.it & Ursium, CCO of Ethereum qui ont montré que l’idée tant attendue (et un peu convenue, il faut bien l’admettre) de créer une startup pour changer le monde) se trouve potentiellement dans les réalisations issues de la Blockchain. Les vidéos des interventions sont à découvrir sur cette page de Lift Conference.
On remarquera sans surprise que cette idée novatrice et très disruptive ne peut être incarnée par un homme en costume gris . Il lui faut une égérie, comme pour le parfum ou le monde des lettres (Simone de Beauvoir par exemple). Primavéra De Filippi ( CNRS et Harvard) a parfaitement rempli son rôle à Genève et son code Python n’était pas algébrique mais vestimentaire, donnant l’impression de voir la réincarnation de Lara Croft sur la scène de Lift ( toujours les mondes virtuels 😉
Pas de transformation digitale heureuse sans une bonne expérience consommateur
Brian Solis – Principal Analyst at Altimeter Group a mené cette conférence avec rythme et aisance, pour montrer que souvent le design est pensé par des gens et modifié par d’autres en l’occurence les utilisateurs. Une conférence qui résultait de ses recherches et de ses livres, dont l’objectif est d’aider les cadres, ainsi que des gens ordinaires, à mieux comprendre la relation entre l’évolution de la technologie et son impact sur les entreprises et la société.
Enfin, on a partagé la vision de Atreyam Sharma (Leo), plus jeune intervenant étant jamais monté sur la scène de Lift Conference (même pas 20 ans !), Technology Geek, Programmer, Hardcore-Gamer. Il est venu nous expliquer avec l’aisance d’un vieux bricard que si certains se concentrent dès leur plus jeune âge à l’art de la peinture, de la musique, ils peuvent trouver également un coté ludique à la programmation informatique. Son organisation workshop4me.org a comme but d’apprendre le code au 7-16 ans.
Toutes les captations vidéos des interventions de Lift conférence sont disponibles, hormis la fameuse fondue du Lift ;(
Bien sûr, j’ai eu l’occasion de discuter avec de nombreuses startups suisses, présentent lors de cet évènement, ce qui donnera le sujet de mes prochains papiers sur ce blog.