En Juillet 2019, les capsules Hyperloop des ingénieurs suisses ont tenus le haut du pavé à Los Angeles. Les deux pod suisses d’EPFLoop et de Swissloop ont atteint respectivement la vitesse de 238 km/h et 259km/h dans le tube sous vide de SpaceX avec une technologie similaire. L’Université technique de Munich a explosé le record avec 463km/h. Mais aussi sa capsule.
Durant des mois, les 21 équipes d’étudiants sélectionnées pour la SpaceX Hyperloop Pod Competition ont travaillé dans le secret. Avec des idées géniales parfois, de l’audace et de la créativité, elles ont développé des solutions uniques pour ce qui pourrait un jour constituer un nouveau moyen de transport. Puis, est venu le moment de révéler son prototype: EPFLoop, l’équipe de l’EPFL, et celle de Swissloop (ETH Zurich et EMPA) ont indépendamment pensé au même mode de propulsion, un moteur à induction linéaire. Elles sont les seules. Elles ont vu juste. Car même si au terme de la quatrième édition de l’Hyperloop Pod Competition, le moteur classique de l’Université technique de Munich (TUM) a fait mieux en termes de vitesse, 463km/h, la technologie des équipes suisses n’a pas failli. Contrairement à la capsule de TUM, celles des Suisses sont revenues intactes après une pointe à 238km/h pour EPFLoop et 259 km/h pour Swissloop.
«Bien sûr, nous sommes déçus du résultat, admet Martin Seydoux, capitaine de l’équipe EPFLoop. Mais nous sommes surtout contents que notre prototype ait fonctionné exactement comme prévu. Tous les tests que nous avons effectués durant la semaine écoulée jusqu’au dernier moment ont été exactement conformes aux prédictions.»
Au début cela semble juste mettre un suppositoire dans un tube et le faire glisser le plus vite possible. Ensuite tout s’avère plus compliqué car il y a de nombreux défis techniques à résoudre et les demandes des équipes d’Elon Musk surviennent à chaque instant. Au final c’est une réelle aventure à laquelle toute l’équipe participe pendant des semaines et qui fait de Bella Lui une star de la vitesse. L’année dernière EPFloop avait aussi atteint la 3 ème place, mais avec une vitesse de 80 km/h. Cette année c’est 3 fois plus.
Cette vedette au design affuté présente à VivaTech n’étant pas très causante, j’avais eu le plaisir de discuter avec Karine Chammas qui m’avait expliqué les enjeux de cette démarche. La poignée de main avec Elon Musk n’était qu’un détail à régler parmi les nombreuses mises au points techniques à mettre en place pour gagner.
L’année dernière la 3 ème place avait déjà été atteinte, mais avec une vitesse que l’on peut qualifier de modeste. Cette année la Suisse a donc fait une arrivée groupée (Zurich arrive second), et l’EPFLoop arrive troisième avec 238 km/h, mais sans éraflure ni craquelure. Les vainqueurs (Munich) ont effeuillé la carrosserie de leur Pod lors de la phase de freinage, mais ont conservé la première place.
On note que pour ce concept de transport très américain, l’idée à la base est d’éviter les embouteillages entre San Francisco et Los Angeles, ce sont des équipes européennes qui apportent les meilleures réponses.
Découvrez le récit de ces aventures sur le site de l’EPFL. Les préparatifs et la course finale. (Source EPFL/mediacom)